CORPS URBAIN
Une performance

Le samedi 10 novembre 2018, à Châtillon Montrouge, j’ai décidé d’investir entre 21h30 et 00h30, les couloirs éphémères mis en place pour contourner les travaux du Grand Paris et relier la ville à la station de métro de la ligne 13. C’est par la performance enregistrée par la photographie que mon nouveau rapport à la ville se construit : prendre place dans cet espace et enregistrer cette réappropriation de l’urbain pour ouvrir le monde des possibles.


C’est dans les marges que mon rapport à la ville est né : dans ces lieux de travaux, de friches, là où la ville émerge, et là où elle prend fin dans les décombres. Là, malgré l’apparence angoissante de ces lieux éparses, loin de la ville tirée à quatre épingles, se profile l’art : ces tôles mal agencées, ces machines, ces installations de fortune qui surgissent tels des ready-made.

C’est dans ces franges urbaines que se profile la possibilité d’un nouveau rapport à l’espace urbain. Celui qui m’est trop souvent refusé par des regards, des remarques : la rue, le soir, il faut longer les murs ou braver l’urbain avec force, mais être toujours plongée dans cette conscience de l’espace, un espace excluant.

Alors que ces représentations d’une ville de menaces hantent les rues et limitent la mobilité de celles qui s’élancent dans la métropole, j’ai décidé de me réapproprier cet espace en produisant de nouveaux imaginaires.

Occuper l’espace par la performance. Par le medium de la photo, me voir et donner à voir mon corps dans cette zone qui performe un nouveau rapport à l’urbain.

Tantôt canaille ou grimpeuse, tantôt sorcière ou bonne fée, je transfigure mon approche de la ville. Je fais de celle-ci le théâtre de l’incongru, du rire : de l’étonnement politique.

Par ma performance réitérée, je fissure la représentation d’un urbain comme excluant. Mon corps en situation : une ligne narratrice s’aventurant définitivement dans la ville.


Singe urbain



Dresseuse de canards



Sorcière ou bonne fée



Exhibisorciste



Canaille

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